Ma 1ère mission humanitaire au Sénégal
En décembre dernier, Johanne Tallec, responsable des parrainages, s’est rendue au Sénégal pour sa 1ʳᵉ mission humanitaire. Elle y a passé 5 jours intenses et était accompagnée par les équipes locales pour aller à la rencontre des enfants et des familles soutenues grâce à vous. Nous partageons avec vous son témoignage et son expérience !
5 jours qui ont marqué ma vie !
Voilà un an que j’ai rejoint l’association Un Enfant par la Main. Avec l’équipe du service parrainage, nous vous accompagnons à chaque étape de votre parrainage.
Quelles sont les conditions de vie de Thao au Vietnam ? Que pourrai-je écrire à Assatou qui habite au Sénégal ? Quand pourrai-je rendre visite à Diego qui vit en Équateur ? Saniya vient de terminer ses études, est-il possible de continuer à parrainer une petite fille habitant aussi en Inde ? … Autant de questions auxquelles on s’attache à répondre du mieux que possible, pour que chaque parrainage soit une expérience humaine unique.
Seulement quelques mois après mon arrivée, il était essentiel que j’aille à la rencontre de vos filleuls, de leur famille, et que je puisse échanger avec les équipes sur place qui réalisent au quotidien un formidable travail.
Une mission humanitaire au Sénégal
Le Sénégal est le pays où l’on compte le plus d’enfants parrainés : 1400 enfants.
Cette destination était donc évidente pour ma 1ère mission de 5 jours.
Récit d’un voyage passionnant
Jour 1… une journée dans un centre dédié à la petite enfance
Alors que je quitte Paris, en plein mois décembre avec seulement 4°, je pose pour la 1ʳᵉ fois, les pieds sur le sol de Dakar où il fait déjà 30°. Mamadou, le responsable local des parrainages ainsi que son équipe m’accueillent à bras ouvert dans les bureaux de ChildFund Sénégal. Cet accueil me fait chaud au cœur, il y a tellement de générosité et de joie !
Nous faisons un rapide tour de table pour les présentations officielles et nous voilà au travail pour une semaine qui s’annonce dense, passionnante et riche d’échanges et de rencontres.
À peine installés, nous prenons la route pour Sébikhotane, une petite ville située entre Dakar et Thiès, où nous allons visiter un centre dédié à la petite enfance.
Au Sénégal, depuis quelques années, l’une des grandes priorités porte sur les 1000 premiers jours de vie de l’enfant (de la vie intra-utérine aux 2 ans de l’enfant).
L’accent est mis sur la sensibilisation des professionnels de santé, de puériculture et bien sûr des parents au sein des villages.
J’ai ainsi participé à une réunion sur la prévention, échangé des conseils et appris les bonnes pratiques avec les infirmières et les puéricultrices.
Ces centres se développent de plus en plus au Sénégal et permettent chaque année à des milliers d’enfants d’accéder à l’école maternelle dans de meilleures conditions.
Jour 2… la visite d’une école maternelle
De retour à Dakar auprès de la fédération de Ouakam, nous allons visiter une école maternelle où plus d’une centaine d’enfants sont scolarisés. C’est avec bonheur que je visite chaque classe, distraits par ma venue, les écoliers qui m’adressent de furtifs regards, essaient malgré tout de rester concentrés sur leur atelier de dessin, de découpage, de collage, de collier de perles.
Je discute avec leurs maîtresses, admire leurs chefs-d’œuvre. Cette école maternelle est récente, il y a encore peu de temps, il n’y en avait pas dans le quartier.
Avec l’association, ces établissements sont créés et accompagnés, les professeurs sont formés, les parents sont soutenus et les enfants sont de plus en plus scolarisés.
Jour 3… un moment de partage avec 2 filleules
Nous nous rendons à Yoff, toujours dans la banlieue de Dakar, où j’ai eu la grande joie de rencontrer Mame, 8 ans, puis Awa, 6 ans, toutes deux parrainées par deux formidables marraines d’Un Enfant par la Main. Ce n’était pas évident pour ces petites filles, nous nous étions encore jamais vues. J’avais emporté dans mes valises, des ballons de baudruche multicolores, des petites figurines rigolotes et des petites boites remplies d’élastiques, de barrettes et de chouchous pailletés que je leur ai offerts. Ces présents aussi modestes soient-ils m’ont permis de briser cette timidité pour laisser place au jeu et à la découverte !
À chacune de mes visites dans les familles, celles-ci m’ont accueillies chaleureusement, les frères et sœurs, les petits cousins et cousines sont venus nous rejoindre et nous avons partagé des beaux moments, tous ensemble, à parler d’école, de jeux, de correspondance avec leur marraine, de futures rencontres avec elle…
Nous étions assis là, dans une petite pièce de leur modeste maison et il y régnait ce mélange subtil et universel de simplicité, de fierté aussi et surtout beaucoup d’amour.
Jour 4… à la découverte d’une banque céréalière
Direction Mbour, dans la région de Thiès pour visiter une banque céréalière. Ce projet, mis en place il y a quelques années, est pris en main par les villageois.
Mais voilà, les habitants ont besoin de plus d’espace de stockage pour leurs céréales afin de mieux gérer les périodes de soudure. Alors, on prend le temps, on réfléchit tous ensemble sur les différents moyens dont nous disposons pour développer davantage cette banque céréalière et assurer l’accès en nourriture de tout un groupement de villages, et ce tout au long de l’année.
C’est déjà la fin d’après-midi, mais il fait encore très chaud ce jour-là, nous avons rendez-vous dans une grande cours dans un petit village où se réunissent chaque mois les femmes pour y parler de crédit et d’épargne afin de financer des projets personnels et se construire une sécurité financière. Le groupe est vraiment très chaleureux, elles se connaissent, s’apprécient, échangent sur la famille et quand vient le moment de discuter de sujets importants, c’est avec un profond respect qu’elles s’écoutent. Chacune présente ce qu’elle a pu mettre de côté ce mois-ci ou de la somme dont elle a besoin pour le mois suivant. Je pose alors une question à ce groupe d’épargne et de crédit (AVEC) : Que leur a apporté ce groupe d’épargne et de crédit ?
C’est avec ce même enthousiasme qu’elles m’apprennent qu’en gérant mieux leur argent, elles ont ainsi pu se lancer dans un petit commerce de légumes, de poissons ou acheter des fournitures pour leur boutique de couture et le niveau de vie de leur famille s’est amélioré. Les exemples sont nombreux, les réussites sont là, et c’est l’essentiel !
Jour 5… grâce au parrainage, la vie de Doudou a changé
Une semaine dense et chargée en émotion se termine avec la rencontre de Doudou. Il a 35 ans, est marié et papa d’une petite fille qui va bientôt avoir 8 ans, Mariama, parrainée à son tour par Marianne et Jean-Luc qui étaient les parrains de Doudou lorsqu’il était enfant.
Doudou est aujourd’hui couturier et il est doué. Il a créé son atelier de confection dans lequel, il travaille sans relâche tous les jours.
Je suis émue et fière de découvrir ce que permet le parrainage ! Il m’explique qu’il a enfin les moyens d’acheter la matière première qui lui permettra de construire sa propre maison, à quelques centaines de mètres de celle de ses parents dans laquelle nous nous trouvons. Il me montre avec fierté les papiers officiels qui confirment l’imminente construction. Il me parle des projets qu’il a pour sa famille, pour son atelier. Le sourire de Doudou en disait long sur le chemin parcouru et ce sourire, je ne l’oublierai jamais, comme je n’oublierai jamais la délicate attention qu’il a eue pour les parrains de sa fille en me demandant de leur apporter, à mon retour sur Paris, une chemise confectionnée de ses propres mains.
Mon retour à Paris
Ce voyage m’a ouvert les yeux, tout est limpide. J’ai eu la chance de mettre des visages sur des noms, de voir que les enfants parrainés malgré leur vulnérabilité étaient des enfants souriants et heureux, qu’ils avaient des rêves plein la tête et qu’ils pouvaient les réaliser grâce à vous. J’ai également pu constater toutes les actions mises en place dans les communautés, et cela, grâce au parrainage ! Évidemment, il y a encore de nombreuses choses à réaliser, de nombreuses familles à soutenir, de nombreux enfants à parrainer et, les enfants sont notre priorité !
Ceux que l’on souhaite heureux, en bonne santé et avec un cartable sur le dos, ceux qui font que nous nous levons le matin pour agir à l’autre bout du monde.
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