Fanaye Talila, élèveuse autrefois exciseuse
Fanaye Talila, 47 ans, est née dans un village de Habe Chore situé à l’est d’Arsi, dans l’état d’Oromia en Ethiopie.
Fanaye a perdu ses parents lorsqu’elle était jeune. Livrée à elle-même sans personne pour subvenir à ses besoins et continuer sa scolarité, elle a dû alors se rendre dans un autre village pour travailler comme ouvrière. Malgré son jeune âge, elle n’avait pas d’autre choix que celui de travailler pour survivre.
Elle y rencontra un jeune garçon avec qui elle se maria et eut 5 enfants. Alors que le couple se battait pour élever ses enfants, la situation économique du foyer était chaque jour plus précaire.
Une nouvelle fois, le sort s’acharna sur cette femme qui perdit son mari d’une mort soudaine.
Sa quête de survie associée à son analphabétisme l’ont forcé à considérer la mutilation génitale féminine et masculine comme une source de revenus pour s’en sortir.
Après avoir été formée par ses pairs, Fanaye est devenue exciseuse. En réalisant ces actes, elle ne savait pas quels étaient les risques et les conséquences de ces pratiques traditionnelles infligés aux enfants.
Dans la région, les mutilations génitales et les violences à l’égard des enfants sont pratique courante.
Une récente étude réalisée par l’Australie montre qu’il y a une forte prévalence de l’excision dans 5 districts particulièrement ceux de Gelcha, Gola, Alge, Metehara et Haro Adi.
Afin de faire reculer ces pratiques, un projet a été mis en place pour protéger ces enfants, et engager des actions de prévention et de sensibilisation sur les questions liées à la maltraitance des enfants et aux mutilations génitales. Un des volets de ce projet ciblait les exciseuses afin de leur proposer des formations professionnelles adaptées qui leur ont permis d’abandonner ce métier en ayant accès une autre source de revenus.
Fanaye a fait partie de ces femmes à qui l’on a proposé de suivre une formation d’éleveuse. Grâce à ses 3 moutons son cheptel s’est agrandi et compte un troupeau de 12 chèvres et moutons.
Elle sait aujourd’hui que son nouveau métier lui a permis d’abandonner la pratique de l’excision.
Elle sait aussi qu’elle a un rôle essentiel à jouer dans l’information des autres femmes pour faire reculer cette pratique et ainsi protéger les enfants de cette forme d’abus et de violence.
Dans la plupart des cas, les conséquences de cette forme de mutilation sont inconnues des populations. C’est pourquoi Un Enfant par la Main et ses partenaires en Ethiopie ou encore au Mali mènent des actions qui visent à éradiquer cette pratique, à informer les populations sur les conséquences de l’excision, et sur les différents problèmes qui lui sont liés !
Découvrez notre projet pour mettre fin aux violences faites aux filles en Ethiopie !