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Le Président d’Un Enfant par la Main en mission en Haïti

voeux 2019

En novembre 2018, Jean-Pierre Barranger, Président d’Un Enfant par la Main, a effectué sa première mission en Haïti.
L’occasion de rencontrer les équipes de l’Association à Port au Prince et d’observer les actions qui ont pu être réalisées dans les domaines de l’éducation et du développement agricole grâce au soutien de nos parrains et donateurs.

Qu’attendiez-vous de cette mission avant de partir ?

La fusion entre les associations Enfant sans Frontières et Un Enfant par la Main m’a permis de découvrir ce pays : je souhaitais évaluer concrètement notre action dans ce pays qui est aujourd’hui celui où nous soutenons le plus d’enfants (2107) et où notre action s’exerce directement grâce à l’équipe sur place qui couvre un large champ de compétences.
Il faut rappeler qu’Haïti est l’un des pays les plus pauvres au monde et que, face aux urgentes nécessités, la tâche est immense.

 

Le président d'Un Enfant par la Main en mission en Haïti

A Port au Prince, vous avez visité 2 écoles des 60 établissements partenaires de l’Association, vous avez rencontré notre équipe sur place.
Pourriez-vous nous dire ce qui vous a particulièrement marqué dans les échanges avec les enfants et les équipes ?

Je commence par les équipes car ce sont elles que j’ai rencontrées dans un premier temps avant d’aller sur le terrain. Leur profonde écoute a facilité tous les échanges que nous avons eus mais ce qui m’a marqué, c’est la fierté qu’ils expriment de contribuer, via l’association, à l’amélioration des conditions de vie de leur pays.

Un Enfant par la Main est comme une famille pour eux, dans laquelle ils peuvent développer leurs talents techniques, commerciaux, financiers etc. pour aider, avec plus d’efficacité, leurs compatriotes haïtiens qui en ont bien besoin. L’équipe est très dynamique, prête à l’action en permanence.

Les écoles de Saint Vincent de Paul de Tabarre et Adrien Massa où nous sommes allés sont bien « tenues » : les élèves sont studieux, encadrés avec bienveillance par des professeurs attentifs.
Les enfants nous ont reçus avec des chants et des banderoles de bienvenue puis les professeurs nous ont fait visiter les classes où les élèves, dans leurs tenues roses, bleues ou jaunes répétaient les leçons du maître. On ressent une vraie envie d’apprendre, d’évoluer, certainement encouragée par les parents.
Les responsables de ces écoles remercient vivement Un Enfant par la Main, c’est-à-dire nos donateurs et parrains, pour ce qu’ils leur permettent d’accomplir.
Je n’ai pu m’empêcher de penser à Marie-Sophie Lacarrau qui m’avait devancé quelques mois plus tôt, sur ces mêmes bancs d’école, prouvant ainsi son profond engagement d’ambassadrice de notre association.

Le président d'Un Enfant par la Main en mission en Haïti

Après Port au Prince, vous vous êtes rendu dans la région de Salagnac, zone emblématique des actions agricoles menées par l’Association depuis ses débuts. Que pensez-vous des projets menés par Michel Brochet, impliqué fortement dans l’Association, initiateur des projets de maraîchage, d’accès à l’eau et de désenclavement de la zone, des projets qui, depuis, ont été dupliqués dans d’autres régions du pays ?

Les Haïtiens sont pour la plupart des paysans avec des conditions de subsistance proches du dénuement. Les projets mis en œuvre par Michel Brochet, Administrateur de l’Association  ont consisté à permettre à ces familles de développer des cultures maraîchères adaptées aux conditions climatiques et au sol, afin que la famille puisse vivre tout au long de l’année.

La seconde étape a été de les conduire à produire plus que « le niveau de survie » afin qu’ils vendent cet excédent sur les marchés locaux.
Toutes ces cultures se font sur des hauts plateaux. Pour vendre sur les marchés, il fallait que les routes accidentées, en terre battue, soient praticables dans les portions en forte pente :
des « bandes de roulement » en béton ont été construites à certains de ces passages difficiles pour être certain que le paysan puisse accéder au marché du village en contrebas.

Cette optimisation des cultures est à la fois la base et le garant du développement des enfants et de leurs familles.

Lorsque la pluie tombe, elle est diluvienne et descend des hauts plateaux pour se jeter dans la mer.
Des citernes ont donc été construites pour retenir une partie de cette eau et elles sont très utiles : arrosage des cultures maraîchères, abreuvage des animaux, lavoir pour les femmes…

Cette approche globale développée par Michel Brochet, ingénieur agronome qui s’est inspiré pour l’eau du captage des pluies cévenoles en France, appréhende de manière optimale les conditions de vie des Haïtiens et a donc été développée avec succès; c’est pour cela qu’elle est accueillie très facilement dans de nombreuses zones d’Haïti où Un Enfant par la Main intervient.

Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies a passé un contrat avec les agriculteurs de Salagnac pour collecter et redistribuer leurs productions vivrières et maraîchères : 82 écoles du sud d’Haïti sont ainsi approvisionnées, soit plusieurs milliers d’enfants. Le pays importait auparavant de l’aide alimentaire. Ce contrat du PAM est donc une reconnaissance de la performance des exploitations agricoles.  Quel chemin parcouru !

 

Le président d'Un Enfant par la Main en mission en Haïti

Qu’avez-vous appris des échanges avec les agronomes et les ingénieurs sur place ?

A Salagnac, une école de formation a préparé les paysans et de jeunes Haïtiens aux méthodes décrites précédemment.

Aujourd’hui, des jeunes ingénieurs agronomes passés par cette école puis ayant poursuivi leurs études en France, sous la houlette de Michel Brochet, ont pris le relais de leur formateur.

C’est l’équipe actuelle d’Un Enfant par la Main qui m’a expliqué le choix des produits cultivés afin que d’une part, les cultures durent tout au long de l’année, et que, d’autre part, chaque rang de produit protège le rang voisin composé d’un produit différent, sans aucun adjuvant chimique.
L’un d’entre eux m’a expliqué le bouturage sur les plantes afin de récolter des produits plus résistants et de meilleure qualité.
L’ingénieur civil m’a commenté les choix qu’il effectuait pour positionner les barrages et les citernes, et récupérer ainsi au mieux l’eau des pluies.

Beaucoup de compétences et de dynamisme dans l’équipe terrain!

 

Le président d'Un Enfant par la Main en mission en Haïti

 

Durant les derniers jours de visite, vous vous êtes rendu dans le département du Sud, au sein de l’école Bon Berger pour observer les travaux effectués après le passage de l’Ouragan Matthew. Pourriez-vous nous donner quelques exemples de réalisations qui vous ont marqué ?

Cette école a été ravagée par l’ouragan et les murs de la grande classe sont « en dentelle » : trous béants, murs qui tiennent par miracle, toit rafistolé mais n’empêchant pas la pluie de s’infiltrer, le tout sur des fondations qui ont été plus qu’attaquées. Et des enfants assistent à leurs cours dans cette classe !

Les autres classes qui avaient quasiment disparu ont été rebâties avec l’aide d’Un Enfant par la Main. La dernière bénéficie d’une construction « anti-ouragan » tout en conservant un style, pour le toit et pour l’entrée de la lumière à travers les murs, comparable avec ce qui est réalisé dans la région.

Tout est donc solidement bâti et tout est neuf y compris les bancs et les pupitres.
J’espère que nous aurons prochainement les moyens de refaire la grande classe de la même manière.

Lors de ce déplacement, vous avez également rencontré un ancien filleul, aujourd’hui proviseur de l’école Bon Berger où il a suivi sa scolarité. Que retenez-vous de cette rencontre ?

C’est une rencontre merveilleuse ! Par hasard, au fil des discussions, j’ai découvert qu’Un Enfant par la Main avait permis à un jeune Haïtien d’accéder à l’école et que ce jeune était devenu le proviseur de cette même école.
Nous avons immédiatement fait des photos du proviseur et du fondateur de cette école qui nous recevaient, pour faire partager à tous nos parrains et donateurs cette « success story », ce cercle vertueux. Cette histoire est la parfaite illustration de l’ambition d’Un Enfant par la Main : faire en sorte que les enfants soient éduqués pour devenir des adultes autonomes et responsables !

Un mot pour les parrains, les donateurs !

Nous souhaitons tous rencontrer un jour notre filleul ou voir sur le terrain le résultat concret des dons que nous effectuons.
J’espère, en vous parlant d’Haïti, vous avoir convaincu du bien-fondé des actions menées, des effets puissants et bénéfiques pour les populations locales, des compétences réelles de nos équipes sur place et je vous remercie vivement de votre soutien car tout cela n’est possible que grâce à vous.
C’était d’ailleurs mon message lors de mes rencontres avec les Haïtiens.