Cambodge : la place des femmes dans les villages reculés
En grandissant avec 5 frères et sœurs dans un petit village au Cambodge, Tey à souvent fait face à des situations de discrimination et n’avait pas les mêmes opportunités que ses frères.
Quand elle est rentrée au collège, ses parents l’ont obligé à quitter l’école. Ils lui ont dit qu’elle n’avait pas besoin de suivre une scolarité car elle allait se marier, devenir « femme au foyer » et que son mari allait subvenir à ses besoins.
Tey était une étudiante prometteuse, le principal de son école a essayé de convaincre ses parents qu’elle devrait rester à l’école, mais ils n’ont pas changé d’avis.
Les femmes doivent renforcer leurs propres capacités et s’impliquer et les hommes devraient soutenir et donner des opportunités aux femmes, explique Tey.
Au Cambodge, les femmes qui vivent dans des zones reculées n’ont que très peu de rôle actif dans leur village.
Tey, Kalyan, des femmes émancipées dans leur village
Un Enfant par la Main et son partenaire ChildFund Cambodge s’efforcent d’aider les femmes à prendre des initiatives au sein de leurs communautés.
Au Cambodge, les conseils communaux sont des collectivités locales du gouvernement, historiquement, les femmes y sont très peu représentées.
Tout en aidant son père, le chef de village, Tey a su montrer de vraies compétences pour résoudre des conflits, une des missions principales du conseil communal. En 2012, elle a été élue membre du conseil, la seule femme parmi six hommes. Malgré les défis, Tey n’a jamais douté de ses capacités à accomplir le travail.
J’effectuais correctement mes tâches et même mieux que les hommes, partage Tey.
Après huit ans dans le conseil, Tey voit toujours l’égalité des genres comme un problème dans son village. De nombreuses femmes de sa génération n’ont pas eu l’opportunité d’aller à l’école et de faire des études. Kalyan, 24 ans, est agent de développement communal au sein de ChildFund Cambodge. Tout comme Tey, elle travaille dans différents villages pour s’assurer que les filles et les jeunes femmes aient des opportunités et prennent place dans leur village.
Je pense que le rôle des femmes dans la société est aussi important que celui des hommes, dit Kalyan. La société doit dire oui aux femmes.
Kalyan pense qu’un changement important arrivera quand les filles et les femmes cambodgiennes changeront leur vision de leur rôle dans la société.
Nous, les femmes, devrions penser que tout commence par nous-même, explique Kalyan.
Elle pense que le changement commence à la maison.
Je pense que la famille joue un rôle immense dans l’état d’esprit d’une fille, dit Kalyan.
Si on apprend à une fille à croire en elle et qu’on la soutient, elle deviendra une femme indépendante.
La fille de Tey étudie pour son master en littérature anglaise à Phnom Penh où davantage de femmes ont la chance de terminer leur scolarité.
Je pense que les études supérieures sont importantes car elles apportent de meilleures compétences et changent les traditions, dit-elle.
Dans le village de Tey, les filles et les jeunes femmes la considèrent comme une des raisons pour lesquelles les attitudes changent.
Lima et Hanfy, toutes deux âgées de 28 ans, disent que l’influence de Tey se fait sentir sur les nouvelles générations de filles dans leur village.
C’est une personne très concentrée, dit Lima. C’est notre idole et elle sera toujours notre modèle.
Kalyan estime que c’est important que les gens soient capables de voir le changement, car cela les amènera à changer d’avis.
Si on pense à l’égalité des genres, mais que l’on n’agit pas, alors ça ne sert à rien, dit-elle.
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