Le lavage des mains : un enjeu clé pour les écoles à Madagascar
En cette Journée mondiale du lavage des mains, célébrée le 15 octobre, nous mettons en avant une pratique simple mais essentielle : se laver les mains. Ce geste quotidien, accessible pour certains, reste pourtant hors de portée pour des millions de personnes à travers le monde.
Le lavage des mains est l’une des méthodes les plus efficaces pour prévenir la propagation des maladies, en particulier chez les enfants. Dans les zones où l’accès à l’eau est restreint, les maladies diarrhéiques continuent d’être une cause majeure de mortalité infantile.
Cet article vous propose un coup de projecteur sur les efforts déployés, notamment dans le cadre du programme Vahatra à Madagascar pour améliorer l’accès à l’eau potable et promouvoir les pratiques d’hygiène dans les écoles, contribuant ainsi à protéger la santé des enfants et des communautés.
Le lavage des mains : un geste essentiel
Aujourd’hui, seules trois personnes sur cinq ont accès à des installations basiques pour se laver les mains.
Selon l’UNICEF, environ 40 % de la population mondiale – soit près de 3 milliards de personnes – ne peuvent pas se laver les mains chez eux. Dans les pays les moins avancés, la situation est encore plus critique.
Sept écoles sur dix ne sont pas équipées pour le lavage des mains. Des millions d’enfants sont ainsi privés d’une mesure sanitaire essentielle.
Le manque d’accès à l’eau potable expose les populations à des maladies hydriques. Diarrhée, choléra, dysenterie affectent surtout les jeunes enfants. En 2022, la diarrhée a causé 8 % des décès d’enfants de moins de 5 ans dans le monde.
À Madagascar, le manque d’accès à l’eau potable est alarmant
Plus de la moitié de la population n’a pas accès à une source d’eau améliorée (robinet, puits protégés, forage…).
L’inégalité entre zones rurales et urbaines est frappante. En ville, 72 % des habitants ont accès à de l’eau potable.
En milieu rural, ce chiffre chute à 34 %. Ce manque expose la population à des risques sanitaires, notamment l’utilisation de sources d’eau contaminées.
Toujours en milieu rural, 45 % des habitants pratiquent encore la défécation à l’air libre. Cela favorise la propagation des maladies et la pollution des sources d’eau. De plus, seulement une personne sur quatre dispose d’un dispositif de lavage des mains avec de l’eau et du savon.
Le lavage des mains dans la région d’Analamanga : un défi récurrent
Collège d’Andranovelona, situé dans la commune rurale d’Antanetibe Mahazaza.
Dans la région d’Analamanga, située au centre de Madagascar, le manque d’accès à l’eau potable est un défi récurrent.
Les habitants doivent souvent parcourir de longues distances pour collecter de l’eau, une tâche essentiellement accomplie par les femmes. Cette situation devient critique durant les périodes de sécheresse, car les sources d’eau se tarissent, impactant particulièrement les écoles où l’approvisionnement en eau est insuffisant pour maintenir des pratiques d’hygiène de base, comme le lavage des mains.
Les actions concrètes d’Un Enfant par la Main à Madagascar
Face à ces défis, Un Enfant par la Main, avec son partenaire local, l’association AMADEA, a lancé le programme de parrainage Vahatra en 2019. Ce programme vise à améliorer les conditions de vie dans les communes rurales d’Antanetibe Mahazaza et de Fihaonana. Il améliore l’accès à l’éducation, à l’eau potable et aux infrastructures sanitaires. Il propose des solutions concrètes pour répondre aux problèmes d’approvisionnement en eau, tout en sensibilisant la population aux pratiques d’hygiène essentielles, telles que le lavage des mains.
Le programme facilite l’accès à l’eau pour les élèves et soulage les familles au travers plusieurs initiatives.
La sensibilisation à l’hygiène dans le cadre des cantines scolaires
Élèves se lavant les mains dans le cadre des cantines scolaires à Amberomanga.
Le programme Vahatra a installé 13 cantines scolaires, touchant près de 1 900 enfants.
Des sessions de sensibilisation à l’hygiène sont organisées régulièrement, notamment sur le lavage des mains avant les repas.
La distribution de kits « Happy tap »
Distribution de kits « Happy tap » en avril 2023 dans l’école d’Andranonahoatra.
En avril 2023, des kits « Happy tap » ont été distribués dans plusieurs écoles, touchant 135 élèves.
Ces kits remplacent les bidons d’eau traditionnels et facilitent l’accès à l’eau, même dans les zones touchées par la sécheresse.
La Labellisation « WASH »(Water, Sanitation and Hygiene)
Sensibilisation aux bons gestes d’hygiène dans l’école d’Antanetibe.
Le programme travaille également à la labellisation de certaines écoles en tant qu' »École amie de WASH »(Water, Sanitation and Hygiene), une certification délivrée par le Ministère de l’Éducation Nationale malgache en partenariat avec l’UNICEF.
Les écoles d’Antanetibe et d’Ambohiboahangy, qui accueillent environ 340 enfants, sont actuellement en cours de labellisation. Cela inclut la rénovation des infrastructures sanitaires, la formation du personnel et la mise en place de comités de gestion pour pérenniser les bonnes pratiques d’hygiène.
Hygiène et santé : le succès du programme Vahatra
Les efforts conjugués d’Un Enfant par la Main, d’AMADEA et de nos partenaires locaux ont permis d’améliorer de manière significative les conditions d’hygiène dans les écoles du programme Vahatra à Madagascar.
En intégrant le lavage des mains dans la routine quotidienne des enfants, nous avons réduit les risques de maladies hydriques. Ce programme démontre qu’il est possible d’implémenter des solutions innovantes, même dans des contextes difficiles où l’accès à l’eau reste un défi majeur.
N’oublions pas que l’accès à l’eau et aux infrastructures sanitaires de base est un droit fondamental.
Le programme Vahatra prouve que des initiatives locales, conçues pour répondre aux besoins spécifiques des communautés, peuvent avoir un impact réel. Ensemble, poursuivons notre engagement pour améliorer la santé et l’avenir des enfants à Madagascar.
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