Marie-Sophie Lacarrau, Ambassadrice de l’Association en immersion au Sénégal
Engagée depuis 2016 aux côtés d’Un Enfant par La Main pour la cause des enfants démunis, notre Ambassadrice Marie-Sophie Lacarrau, journaliste aux commandes du 13h de TF1, s’est rendue en avril dernier au Sénégal à la rencontre de sa filleule, Salimata qui vit à Ouakam, un ancien quartier de pêcheurs de Dakar.
Accompagnée de notre Directrice Maud Lhuillier, ce voyage fut l’occasion pour Marie-Sophie de découvrir nos actions sur place, et le travail mené par notre partenaire ChildFund Sénégal à Dakar, et à Thiès, plus particulièrement.
J’ai souhaité faire ce voyage pour rencontrer la petite fille que je parraine et découvrir son univers, son environnement, comprendre à quoi ressemble sa vie.
J’avais à cœur de renforcer les liens que nous avons déjà commencé à tisser grâce aux courriers que nous échangeons. J’ai aussi voulu faire ce voyage pour me rendre compte directement sur le terrain de toutes les actions que mène l’association.
Deux jours d’une expérience unique et forte
Jour 1
La rencontre tant attendue avec Salimata dans son école
Tôt dans la matinée, aux côtés de Mamadou Mbaye, Directeur des programmes de ChildFund Sénégal, Marie-Sophie Lacarrau s’est rendue à 10 km de Dakar, dans l’école primaire de Salimata qui compte une quarantaine d’élèves.
Elle a ainsi fait la connaissance de cette petite fille, avec laquelle elle avait, jusqu’à présent, échangé que quelques courriers. Elle a participé à un cours dans la salle de classe de Salimata et partagé un moment avec ses camarades lors de la récréation.
J’ai la chance d’avoir vu Salimata dans son école avec ses maîtresses et ses copines. Ensuite, dans son quartier de Ouakam avec une fête impressionnante organisée par sa communauté. C’est là que j’ai rencontré sa maman, son papa et sa petite sœur.
Avec Salimata et sa maman, nous sommes parties au marché puis nous avons cuisiné des nems et des beignets. La maman de Salimata est une bonne cuisinière, parfois, elle vend des pâtisseries. Salimata m’a montré ses livres et ses cahiers d’école. J’aurais aimé rester des heures avec elle en train de feuilleter son travail et de l’écouter me raconter tout ce qu’elle apprend. Elle veut être directrice d’école quand elle sera grande.
J’ai dit à sa maman et son papa qu’ils avaient une merveilleuse petite fille. Avec mon parrainage, je souhaite vraiment l’accompagner le plus loin possible.
L’éveil des tout-petits, une étape importante dans leur éducation
Dans cette même journée, elle a visité un centre de développement de la petite enfance, qui accueille des enfants âgés entre 3 et 5 ans, et participé à une activité d’éveil qui lui laissera un souvenir indélébile.
Elle a également rencontré et échangé avec l’inspecteur de l’éducation et de la formation sur les enjeux éducatifs de la zone et de l’importance du parrainage.
La mobilisation des femmes comme vecteur de développement
Ce passage à Ouakam fut l’occasion de saisir l’ampleur des actions menées par le partenaire local auprès et avec la communauté, grâce aux parrainages :
- Le soutien aux femmes entrepreneuses de l’AVEC (Association villageoise d’Épargne et de Crédit),
- L’animation du groupe des Jeunes Leaders.
Il a aussi permis de rencontrer un ancien filleul devenu le Maire engagé de Dalifort, son quartier d’origine.
Jour 2
Un projet pour lutter contre l’abandon scolaire dans un collège à Thiès
Le lendemain, Marie-Sophie Lacarrau s’est rendue à Thiès, à 70 km à l’ouest de Dakar où l’association compte près de 200 enfants parrainés, elle a visité un des collèges soutenu par Un Enfant par la Main et inaugurer un bloc d’hygiène que l’on a récemment financé pour lutter contre la précarité menstruelle et favoriser la dignité des jeunes filles.
Avec ce voyage, j’ai vraiment compris tout ce que le parrainage permet d’apporter à une communauté au-delà de l’aide à l’enfant. Avec l’argent versé par les parrains, des actions très concrètes sont menées et elles profitent à de nombreux enfants, pas forcément parrainés. C’est très positif sur le terrain. Par exemple, j’ai pu visiter un centre dédié à la petite enfance qui accueille une centaine d’enfants de 3 à 6 ans, l’équivalent de notre maternelle en France. Ce centre a entièrement été financé par les parrainages. À Tivaouane, à 1 h 30-2h de Dakar, j’ai aussi pu visiter un collège où un programme GHM (Groupe Hygiène Menstruelle) est mené. Trop de jeunes filles ne vont pas en cours quand elles ont leurs règles parce qu’elles sont considérées comme impures, parce qu’elles n’ont pas de protections hygiéniques et/ou parce qu’il n’y a pas de sanitaires pour elles. L’association a donc construit des sanitaires tout neufs et adaptés, elle a monté un atelier couture pour que les jeunes filles créent leurs propres protections lavables et elle fait évoluer les mentalités en brisant ce tabou des menstruations. Des garçons participent également, c’est remarquable et encourageant.
Chaque soir, je me couchais pleine de tout ce que j’avais vécu dans la journée. Mes moments avec Salimata et aussi avec tous les membres de l’association et toutes les personnes qu’ils m’ont fait rencontrer. Je me disais qu’il y a fort à faire, que la tâche est immense et qu’il faut continuer.
Revivez le voyage de Marie-Sophie et sa rencontre avec Salimata
Le cœur plein d’émoi, elle témoigne sans détours et répond aux questions de Lisa Gaspar, Responsable de la communication chez Un Enfant par la Main
Comment se prépare-t-on à un voyage humanitaire ?
En se mettant à la totale disposition et au service de l’association qui maîtrise tous les impératifs et qui élabore le programme dans ses moindres détails. L’objectif est d’en voir le plus possible et de témoigner toute notre reconnaissance et nos encouragements aux personnes sur place.
En 2019 déjà, j’étais partie en voyage humanitaire avec Un Enfant Par La Main à Haïti.
À l’époque, l’association lançait un programme de parrainage dans la Chaîne des Matheux où les besoins sont considérables. On revient forcément très marqué de ce genre de voyages, avec une volonté encore plus forte d’agir et de convaincre d’autres personnes de nous rejoindre.
Quelles étaient vos attentes pour ce voyage ?
Pour ce voyage, mon désir était de rencontrer Salimata avec sa famille bien sûr, mais aussi et surtout à l’école, dans sa classe si possible. Je souhaitais vraiment voir dans quelles conditions elle étudie.
Je tenais aussi à échanger avec d’anciens enfants parrainés pour comprendre, avec le recul et avec leurs témoignages, ce que le parrainage leur a apporté.
Quel a été votre plus beau souvenir ?
Mon plus beau souvenir reste bien sûr ma rencontre avec Salimata dans sa classe. Ce moment, où je l’ai regardée dans les yeux, où je lui ai murmuré « c’est toi ? » et où sans me répondre, elle a couru dans mes bras. Quelle étreinte ! Sans aucun mot ! Elle me serrait fort et moi aussi. Nous sommes restées ainsi un long moment. C’était vraiment très intense. Enfin, elle était là, près de moi, cette petite fille à laquelle je pense si souvent.
Et le plus difficile ?
Le plus difficile reste le moment où il a fallu la quitter, lui dire au revoir… sans savoir quand nous nous reverrons. Mamadou, Directeur des programmes de ChildFund Sénégal, a commencé à nous préparer toutes les deux plusieurs fois, en nous disant que cela n’allait pas tarder, qu’il allait falloir y aller…
Nous faisions, je crois, un peu comme si nous ne l’entendions pas.
Évidemment, je prévois déjà de retourner la voir.
La solidarité, une priorité absolue
En quoi ce voyage change-t-il votre vision du parrainage et de la solidarité ?
Ce voyage conforte ma conviction que le parrainage peut vraiment changer la vie d’un enfant.
J’ai d’ailleurs rencontré plusieurs alumni à Dakar, des anciens enfants parrainés, et l’un d’entre eux devenu maire d’une ville de 40 000 habitants avec deux Masters en poche m’a dit : « merci pour ce que vous faites et merci à tous les autres parrains. Dites-leur bien une chose : vous ne changez pas des vies, vous créez des vies ! » Quelle phrase !
J’ai aussi pu constater combien les jeunes qui sont aidés par l’association se prennent en mains et s’engagent eux-mêmes. Des groupes de leaders sont créés et ils veulent que les choses bougent, ils prennent la parole sur des sujets importants et font émerger des projets qui méritent d’être menés.
Quels sont vos souhaits pour l’avenir de ces enfants ?
Dans l’immédiat, j’aimerais que davantage de projets en attente faute d’argent soient menés et concrétisés. C’est difficile de voir que les besoins sont là, de savoir que l’on a les réponses et de devoir attendre. Je vous cite un exemple. Le centre dédié à la petite enfance que j’ai visité à Ouakam est déjà plein, il ne peut pas accueillir davantage d’enfants. Si un autre était construit, il fonctionnerait déjà à plein et potentiellement, ce serait donc une centaine d’enfants supplémentaires qui seraient accompagnés, encadrés et nourris au moins une fois par jour.
Au Sénégal, 30% de la société vit sous le seuil de pauvreté avec moins de 1,25$/jour et selon des chiffres de 2014, 1 enfant sur 4 âgé de 5 à 17 ans est occupé économiquement, autrement dit travaille. J’ai croisé aussi des enfants mendiants aux carrefours, dans les rues.
Ce n’est pas admissible. À cet âge-là, un enfant devrait simplement penser à jouer et apprendre.
Comment pensez-vous pouvoir mettre en lumière les actions de l’Association en tant que journaliste et porte-parole de l’Association ?
À chaque fois que j’en ai l’occasion dans une interview, je parle de l’association et je décris avec beaucoup d’enthousiasme et de convictions ce que représente le parrainage pour un enfant, pour une famille et pour une communauté.
Depuis mon retour, je raconte mon voyage dès qu’on m’interroge et plusieurs fois cela se termine avec cette phrase « ça donne trop envie de parrainer ! Pourquoi est-ce-que je ne fais pas ça, moi ? ». Croyez-moi, parrainer est une émouvante aventure humaine dans laquelle on peut offrir un avenir plus heureux et plus inspirant à un enfant. Et ce qui me plaît par-dessus tout, c’est qu’Un Enfant par la Main adapte ses projets en fonction des pays, des régions, des besoins sur place.
Par exemple, je vous disais tout à l’heure que l’association a fait construire des blocs sanitaires pour les filles à Tivaouane. Mais elle a aussi pensé à rénover ceux des garçons, sinon que ce serait-il passé ? Les garçons seraient allés chez les filles et les filles n’y seraient plus allées. Cela n’aurait rien changé, rien amélioré.
Dans un autre registre que j’ai pu constater en Haïti, les enfants sont de corvée d’eau et pour cela, beaucoup ne vont pas à l’école, à la campagne, à la montagne, car les sources sont souvent bien loin, à plusieurs heures de marche. Eh bien, l’association rapproche l’eau des villages en construisant des bassins. L’aide est efficace parce qu’elle est adaptée.
Un message, pour celles et ceux qui vous lisent, et qui hésitent encore à parrainer ?
Je comprends que 25, 28 ou 30 euros soient une somme pour certains, mais si vous le pouvez, si vous en avez les moyens, n’hésitez pas une seconde !
Vous développerez un lien unique avec votre filleule ou filleul que vous verrez grandir à travers des lettres et des photos. Vous l’accompagnerez à distance vers une vie meilleure et vous le ferez entrer dans un programme qui l’aidera à faire respecter ses droits.
Ainsi, et je me répète tellement ses mots m’ont marquée, comme me l’a dit un ancien enfant parrainé à Dakar, « vous ne changez pas des vies, vous créez des vies ».
Merci à Marie-Sophie Lacarrau pour sa confiance et sa détermination à faire avancer le combat qu’est le nôtre : protéger et faire respecter les droits des enfants.
Marie-Sophie Lacarau investie pour faire connaître l’association auprès du grand public
Le respect des droits des enfants est un combat de chaque jour auquel l’association s’attache depuis plus de 30 ans grâce, à l’engagement de parrains et marraines. Marie-Sophie souhaite faire résonner sa voix pour faire entendre celles des enfants dont les droits sont bafoués.
Elle a ainsi représenté, en janvier dernier, l’association lors d’un concert lyrique organisé par le CALMS à l’Opéra de Massy qui nous a permis de lever près de 10 000€ pour soutenir nos actions en faveur des filles au Sénégal.
Ses différentes communications sur son 1er voyage en Haïti ont permis de faire grandir la notoriété de notre association et de faire parrainer près de 250 enfants. Enfin, lors de notre campagne de Noël, elle s’associe à nos appels à dons pour aider toujours plus d’enfants et de familles dans le besoin.
D'autres actualités à lire
35 ans de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE)
Le 12 novembre 2024
Offrir des soins
Agir contre la faim
Protéger des violences
Scolariser et former
Donner de l’eau