Notre nouveau programme de parrainage à Salagnac en Haïti
Lancement d’un nouveau programme à Salagnac en Haïti
Alors que l’instabilité politique et les catastrophes naturelles nuisent au développement d’Haïti et menacent sa population, notre association réaffirme sa volonté d’agir durablement dans les contextes les plus difficiles pour offrir un avenir meilleur à chaque enfant. Pour cela, Un Enfant par la Main ouvre dès novembre, un nouveau programme à Salagnac (Plateau de Rochelois) dans le département des Nippes, région historique d’intervention d’Un Enfant par la Main dans le domaine du développement agricole.
Grâce aux actions menées depuis 30 ans dans cette zone, des familles paysannes ont pu subvenir aux besoins de leurs enfants et les envoyer à l’école, pour certains même à l’université (la plupart des agronomes d’UEPLM sont originaires de cette région). Le plateau des Rochelois est notamment une région reconnue pour sa production maraîchère. Cependant, de nombreux jeunes paysans récemment installés dans la région faute d’emplois trouvés en ville, peinent à y vivre, à nourrir et éduquer leurs enfants. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’ouvrir un nouveau programme afin de poursuivre des actions qui ont fait leur preuve dans le passé et également d’en démarrer de nouvelles pour répondre à ces nouveaux enjeux.
Les défis de ce nouveau programme de parrainage à Salagnac
Le programme de développement « Salagnac » se situe dans le département des Nippes, sur le plateau des Rochelois à environ 100 kilomètres de la capitale Port au Prince. Ce programme lancé par Un Enfant par la Main est le premier à ouvrir dans cette zone géographique.
Les conditions de vie des enfants et de leurs familles y sont particulièrement difficiles d’autant plus, aujourd’hui après le séisme qui les a affectés, et grandement plongé dans la précarité.
Dès la première année de ce nouveau programme à Salagnac, Un Enfant par la Main viendra en aide à 200 enfants parrainés pour leur offrir un environnement plus sûr dans lequel ils peuvent se réaliser. L’accent sera mis sur le renforcement des moyens de subsistance des familles (agriculture, élevage), la scolarisation et la formation professionnelle, l’accès à l’eau.
Ensemble, relevons le défi de parrainer 100 enfants !
Portrait croisé de deux membre de l’équipe en France et en Haïti
Pour nous parler de la mise en œuvre du programme et des grands défis à relever, Sofia Curradi, responsable du déploiement de ce programme depuis le siège, et Bijou Jean Jacquelin, coordinateur du programme sur le terrain ont accepté de nous éclairer.
Pouvez-vous dire quelques mots sur vous, votre parcours, votre mission aujourd’hui ?
SC : J’ai fait mes études de Sciences Politiques à Montréal au Canada et ai travaillé dans un cabinet d’avocats pendant quatre ans à Djibouti en Afrique de l’Est avant de venir m’installer en France il y a deux ans. Travailler dans le domaine de la protection de l’enfance était une évidence pour moi et je suis heureuse de dire que c’est maintenant mon quotidien au sein d’Un Enfant par la Main, où je suis chargée de projets depuis bientôt six mois. Mon travail consiste essentiellement à mettre en place des projets avec nos partenaires locaux aussi bien en Haïti qu’au Vietnam, au Kenya et en Ethiopie.
BJ : Je suis né à Grand-Goâve, j’ai 37 ans. Je suis ingénieur agronome et titulaire d’une maîtrise en gestion de l’environnement. Je coordonne, depuis quelques mois, les actions de l’association sur le Plateau Rochelois dans le département des Nippes afin d’initier un nouveau programme de développement.
Pourquoi Un Enfant par la Main a choisi d’ouvrir ce nouveau programme de développement à Salagnac, dans le plateau des Rochelois, en Haïti ?
SC : Historiquement, et depuis plus de 40 ans, Un Enfant par la Main concentre ses actions à Salagnac où nous sommes aujourd’hui en train de mettre en place un vaste projet de Sécurité Alimentaire et de Développement local et rural en collaboration notamment avec l’Agence Française de Développement. Nous avons choisi de renforcer notre action dans cette zone afin que les enfants et leurs familles puissent bénéficier des retombées économiques qui découleront de ce projet.
Quelles difficultés majeures rencontre la population de cette région ?
BJ : Les difficultés majeures rencontrées par la population de cette région concernent l’agriculture, l’éducation et la santé. Les difficultés rencontrées dans le secteur agricole sont le manque d’accès au crédit, le manque d’encadrement technique, le manque de semences de bonne qualité. Pour le secteur de l’éducation, le manque de fournitures scolaires, le manque de moyens financiers pour les parents, pas de formation pour les enseignants, le manque d’enseignants qualifiés dans les écoles de la région. Quant au secteur de la santé, le manque d’équipements et de matériels, le manque de personnel médical qualifié dans les dispensaires, le manque de formation sur le traitement de l’eau.
L’économie familiale est essentiellement basée sur l’agriculture, pouvez-vous nous raconter le quotidien des habitants de Salagnac ?
BJ : L’économie familiale est basée sur l’agriculture, l’élevage et le commerce. Les agriculteurs de la région pratiquent des cultures en association ou en monoculture suivant leur localisation. L’élevage est pratiqué dans plus 75% des exploitations agricoles. Les principaux animaux d’élevage sont : le bœuf, le cabri, le porc et certains animaux de basse-cour. Les équins (mulet, âne, cheval) sont utilisés surtout pour le transport. Le petit commerce représente après l’agriculture, l’activité la plus pratiquée dans la région.
Quelles sont les conditions de scolarisation des enfants ?
BJ : Il y a des enfants qui peuvent quand même aller à l’école, mais d’autres n’ont pas les moyens financiers. Parfois, ceux qui ont l’habitude d’aller à l’école doivent abandonner car les familles n’ont pas assez de revenus pour payer la scolarité.
Quelles actions prioritaires vont être mises en place ?
SC : Dès à présent, les 1ères actions seront centrées sur l’amélioration des conditions de vie des enfants et des familles qui ont été touchées par le séisme et la mise en place de solutions pour que les enfants puissent retourner à l’école dans des conditions sûres.
Sur le moyen-long terme, les actions se diversifieront, c’est la raison pour laquelle, nous menons actuellement un diagnostic de la zone pour comprendre et cerner au mieux les besoins des enfants. Le programme « Renouveau du Centre de Salagnac » ouvert dans cette région va également soutenir les familles de ces enfants avec les nombreuses activités d’appui à la production agricole qui commencent à être mises en œuvre (renforcement des cultures vivrières, de l’élevage, de l’accès à l’eau).
Quelles sont vos missions sur le terrain ?
BJ : J’ai d’abord mené un diagnostic socio-économique de la zone en m’appuyant sur les Plans de Développement communaux existants et en les complétant par des éléments en lien avec la situation des enfants dans la zone. Ce diagnostic servira de base au déploiement du nouveau programme de développement.
Puis, j’ai réalisé des enquêtes au sein des « familles » pour identifier les enfants qui seront parrainés dans ce nouveau programme.
Je m’efforce de collecter un maximum d’informations auprès des familles, des collectivités locales et des responsables de santé publique et de l’éducation pour construire un plan d’actions qui réponde aux besoins prioritaires des familles de la zone.
Par quels moyens pouvons-nous améliorer la situation de ces enfants, et leurs familles ?
SC : A travers les dons issus des parrainages ou des projets, chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Ces contributions sont autant de possibilités pour Un Enfant par la Main d’engager des projets sur le long terme et de relever des défis comme, l’accès à l’éducation des filles et des garçons, la lutte contre les violences domestiques, l’accès à la formation professionnelle etc…
Le parrainage d’enfant est un véritable levier pour offrir aux enfants les moyens de se construire un avenir et de participer activement aux décisions qui les concernent.
La pauvreté, la faim, le travail forcé, le manque d’éducation sont autant de fléaux parce qu’ils touchent, en premier lieu, les enfants. Devant ces enjeux, et grâce au parrainage, nous avons le pouvoir de changer non pas le monde mais l’avenir d’un enfant, de sa famille, de son territoire.
BJ : Le parrainage d’enfants est une bonne solution. De nombreuses familles ont des difficultés pour répondre aux besoins de leurs enfants. En parrainant des enfants, nous participerons largement à l’amélioration durable de leurs conditions de vie, tout en répondant à leurs besoins essentiels tels que : la santé, l’éducation, l’accès à l’eau potable et à la nourriture. Grâce au parrainage, les enfants défavorisés deviendront des adultes indépendants.
Ensemble, relevons le défi de parrainer 100 enfants !
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